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20 janvier 2021

L'arrivée du chiot

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Aujourd'hui j'aimerai vous parler d'un sujet qui me tient à cœur, comme beaucoup d'autres ! Celui de l'arrivée du chiot dans un foyer...

Comment l'appréhender, quelles sont les choses à savoir, celles à éviter ...
A travers cet article j'espère vous donner des pistes de réflexions, des réponses à certaines questions, de l'aide... Sans oublier que l'accompagnement par un professionnel de confiance reste important lorsque l'on souhaite adopter un chiot.

Un peu d'anthropomorphisme ne fait jamais grand mal !

Il est important de bien garder à l'esprit qu'une adoption, le fait d'aller chercher un chiot dans un élevage est loin d'être anodin. Ni pour lui, ni pour nous.

Et il faut penser à ce que cela induit a posteriori. 

On accueille un être vivant que l'on ne connaît pas, ou à peine, tout pareil pour lui. Il quitte sa fratrie, sa mère et arrive dans un environnement froid, inconnu, avec des humains inconnus...Tout cela chamboule, le chiot ressent alors beaucoup d'émotions à ce moment-là, il ne comprend pas forcément ce qu'il se passe, ce qui va lui arriver. Nous on sait, lui pas.

Veillons à leur apporter dès leur arrivée un environnement calme et sécuritaire ...

Pour éviter toute source de stress supplémentaire il est donc primordial de le mettre en confiance, dans un environnement calme et serein, lui montrer qu'on est là en tant qu'humain pour l'aider et non l'inverse. Que nous sommes à présent ses êtres de confiance, sur qui il peut s'appuyer.
Le mettre en confiance et l’apaiser ne veut pas dire le porter, le serrer fort contre nous et le papouiller à longueur de journée. Cela veut dire avant tout de l’observer, l’analyser, le comprendre, lui donner l’espace et le temps nécessaire, le laisser être initiateur de contact avec nous, ne pas l’envahir de trop tout en lui faisant comprendre que tout est ok. 
Opter pour une énergie calme, une communication douce et rassurante. Lui expliquer qu’ici c’est son nouveau chez lui…

Dès son arrivée et dans les jours qui suivront, on privilégiera le calme et la découverte en douceur. On évitera donc d'inviter toute la famille ou les amis, afin de ne pas créer de suite de mauvaises associations sans qu'il se soit au préalable acclimaté à son nouvel environnement de vie.
On fera en sorte d'être présent, sans avoir aucune attente de lui pour commencer, si ce n'est son bien-être et sa sérénité.

" (...) laissons le temps au temps ...            
donnons leur toute notre aide afin qu'ils évoluent à leur rythme (...) "


Les familles avec des enfants en bas âge devront redoubler d'efforts ! Patience, cohérence et répétitions seront de mises…

On veillera à bien instaurer un cadre clair avec les enfants afin qu'ils ne soient ni envahissants ni irrespectueux avec le chiot.
Quand le chiot mange, dort, boit, mastique quelque chose, se repose tranquillement, prend de la distance, on le laisse tranquille.
On ne laisse pas les enfants sans surveillance avec le chiot, on ne les laisse pas le porter, l’enlacer brutalement, se coucher dans ses dodos, lui piquer ce qu’il pourrait avoir en gueule ou avoir près de lui. 

On fait en sorte de se renseigner quant à la communication canine afin d'observer et respecter ce que le chiot (il en va de même pour un chien) nous dit au moment où il nous le dit. 
On évitera alors toute source d'accident
N’oublions pas que 70% des enfants qui se font mordre, le sont par le chien de famille. 
Et un chiot peut mordre pour exprimer son mécontentement, son agacement si tout ce qu'il aura communiqué au préalable n'aura pas été entendu et respecté.


Ses premières nuits chez lui...

Pour ses premières nuits, il est primordial que le chien se sente en confiance et pour cela il ne faut pas que le chiot se retrouve seul, dans un endroit froid et peu rassurant pour lui.
Donc on met de côtés les mythes de la dominance et on oublie ce qu'a pu conseiller l'éleveur ou le vétérinaire sur le fait de laisser le chiot gémir, couiner, japper…
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Comment procède-t-on alors ?

On peut tout simplement dormir sur le canapé les premières nuits avec le chiot à coté de nous dans son dodo, on peut également mettre le dodo du chiot dans notre chambre puis petit à petit l'éloigner au fil du temps si à terme on ne veut pas que le chien dorme dans la chambre.

Et non ce n'est pas parce que le chiot dort ses premières nuits dans votre chambre ou même dans votre lit qu’il n'arrivera pas à dormir seul par la suite bien au contraire ! C'est l'inverse qui se produit ...

Plus on instaure dès le début un environnement sécuritaire pour le chiot, où ses humains sont là pour le rassurer, pour l'apaiser, plus on aura un chiot rapidement à l'aise et bien dans ses pattes avec une plus grande capacité d’adaptation qu'un chiot qu'on aurait enfermé dans une pièce seul, dans le noir, à pleurer tout du long. Ou pire encore dans une cage
Très grand effet de mode la cage… 
"Conseillée" par bon nombre « d’éleveurs » : cage pour "apprendre" au chiot à être propre, cage pour "apprendre" au chiot à gérer la solitude, cage pour ci cage pour là

La cage est un outil qui devrait et doit servir UNIQUEMENT pour le transport ou chez le vétérinaire. Et c’est tout !

Ce n’est en aucun cas un outil d’apprentissage mais plutôt un outil de torture quand elle est utilisée pour des chiens y passant leurs nuits et/ou leurs journées dedans.

Le stress chronique et les troubles du comportement qui en découlent sont graves et évitables...


On apprend la propreté à un chiot en anticipant et en le sortant dehors toutes les 2/3h (ô grand jamais, pas de système d'alaise).
On apprend la solitude à un chiot en répondant correctement à ses besoins dans un premier temps, puis en l’amenant en douceur et de manière progressive, en enrichissant et en aménageant son environnement de vie et en étant le plus cohérent possible au quotidien, dans un second temps. Toutes les associations positives seront primordiales ...


Pour revenir sur les premières nuits du chiot, quand ces derniers hurlent à la mort, ce n'est pas du "cinéma" comme certains évoquent, mais bel et bien une détresse émotionnelle...
 
Et donc créer, laisser cette détresse s'installer crée immédiatement un stress conséquent chez le chiot, qui va pouvoir se traduire par divers comportements, que l'humain qualifiera rapidement de "bêtises" alors que cela traduira bel et bien un état émotionnel (perte de confiance, acquisition de la propreté et de la solitude plus longue et complexe, développement des aboiements, destructions, automutilations etc).


Je vous laisse imaginer la qualité de notre relationnel à notre chiot qu’on établit à ce moment-là, si dès le début on l’enferme dans une cage pour un oui ou pour un non, ou lorsqu’on le laisse seul à son triste sort dans une pièce alors que lui ne demande qu’une chose : une simple présence, de la chaleur corporelle pour certains, du réconfort à travers des papouilles pour d’autres…

La notion de choix et l’aménagement de l’environnement demeurent primordiaux : différents lieux et types de couchages, friandises alimentaires à mastiquer, espace de nourriture au calme et non dans un lieu de passage, possibilité de s’isoler dans un endroit plus calme si il le souhaite, mettre en place des barrières bébés dans les endroits où sa présence ne serait pas ok, laisser la porte de la chambre ouverte si il ressent le besoin de venir etc… 

On développera ainsi un lien de confiance, de coopération mais on développera aussi sa prise d’initiative, de réflexion, d’autonomie.


Et le sommeil dans tout ça !

N’oublions pas le sommeil, essentiel chez le chiot mais aussi chez le chien. 

A ses 3 mois un chiot dort entre 18 et 20h par tranche de 24h. Ce qui le laisse peu de temps éveillé à ses débuts…

Donc soyons supers vigilants à ce qu’il dorme suffisamment, à ce qu’il ne soit pas sur-stimulé pendant sa journée à travers multiples jeux d’excitation ou/et d’interactions avec l’humain. Une sur-stimulation peut engendrer autant de dégâts qu’une sous stimulation (un chien qui passe son temps de le jardin). 

Il faut donc placer le curseur au bon endroit et veiller à ce que le chiot ait une socialisation et familiarisation de qualité, cohérente, progressive et bienveillante et pour cela un accompagnement par un professionnel du comportement canin est fortement recommandé…

Ce n’est ni signe de faiblesse, d’incompétence ou d’échec que de faire appel à un éducateur canin mais c’est une source d’aide, d’accompagnement, d’enrichissement, d’échanges

 
Je finirai cet article en faisant un bref aparté sur les périodes du développement du chiot.

La période de 1 à 3 mois est cruciale dans la vie du chiot, c’est à ce moment-là que la mère va leur apprendre beaucoup de choses : stabilité émotionnelle, prémices de la propreté, inhibition à la morsure, communication, sécurité, auto-contrôles etc.

Le travail de l’éleveur est aussi considérable et indispensable, c’est le début de la socialisation : rencontrer des chiens adultes, découvrir différents environnements (semi urbain, voiture, campagne), différents animaux, s’habituer aux manipulations humaines, porter un collier, harnais, une laisse etc.

D'où l'importance immense du choix de l'élevage

La période 3 à 6 mois est tout aussi importante et c’est avec vous que sa socialisation va continuer de se faire ….
Le beau voyage Humain-Chien commence ! 


« Ecoute mutuelle et plaisir partagé sont la base d’une véritable complicité »
André Escafre


Publié par Célia Ponsero
Fondatrice de Célia Ponsero - Educateur canin
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